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"Sur la trace de David Missé Toubé" dans Faites entrer l'accusé ce soir sur France 2

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Ce dimanche à 22h50, Frédérique Lantieri présentera un nouveau numéro de Faites entrer l'accusé qui aura pour sujet ce soir "Sur la trace de David Missé Toubé", un documentaire de Carine Elkouby.

Elle allait avoir 29 ans. Annie Monneron a été tuée, dans le hall de son immeuble, en plein centre de Montpellier. Malgré l’animation qui régnait ce samedi soir dans le quartier, personne n’a rien vu, rien entendu. Ni ses cris, ni les coups que lui administrait son meurtrier. L’homme a bien failli échapper à la justice. Il aura fallu 10 ans et une toute petite tâche blanche, pour faire finalement basculer l’enquête  et renvoyer David Missé Toubé sous les verrous.

C’est une scène de crime barbare que les policiers de Montpellier découvrent, ce 28 février 1993 : la victime baigne dans le sang. Son visage est à peine reconnaissable. Annie Monneron est morte sous les coups. La jeune femme vivait depuis quelques mois dans le petit immeuble où l’on a retrouvé  son corps. Préparatrice en pharmacie, elle avait quitté sa famille ardéchoise et ses sept frères et sœurs, pour s’installer dans le quartier de l’Ecusson. Un quartier dont elle aimait les petites rues passantes, les salles de concert, les bars et les restaurants ouverts à toute heure…  Et elle n’avait pas peur de sortir seule…

Quand on retrouve son corps, l’autopsie montre qu’Annie Monneron a été battue, violée, étranglée. Une tâche blanche prélevée sur sa veste est envoyée au labo pour une expertise génétique. A l’époque, l’examen est encore très coûteux et peu courant, mais il permet aux experts d’isoler un ADN. Reste à trouver son propriétaire. Mais à l’époque, le FNAEG, le fichier national des empreintes génétiques, n’existe pas encore…

Les policiers multiplient donc les recherches. Chez Annie, dans son entourage … Ils auditionnent des dizaines d’habitants et de passants. Au fil des témoignages, ils parviennent en effet à reconstituer l’emploi du temps de la jeune femme : le soir de sa mort, Annie s’est rendue à un match de basket. Et coup de chance ! La rencontre a été filmée par France3. La jeune femme apparaît même sur la vidéo! Alors image par image, les policiers retrouvent tous les spectateurs qui étaient assis autour d’elle… Mais la piste tourne court. Alors, ils s’enfoncent dans les petites rues de l’Ecusson où ils retrouvent la trace d’Annie. Elle est passée au « Teddy Beer », ce soir là. Un bar où se produisent de petits groupes de musiciens. Un homme l’a aperçue : le portier. Il se souvient très bien d’elle, elle a discuté avec un certain David… A moins qu’il ne s’appelle Fred… Là encore, les policiers remontent la piste, pour tomber sur des hommes qui ont tous un alibi. Alors, ils se tournent vers la presse où ils publient un appel à témoin. Mais après 21 mois d’enquête, le crime de la rue des Trésoriers de France reste un mystère.

Désespérée, la famille d’Annie et son avocat multiplient les demandes d’investigation et les courriers au juge afin qu’elle n’ordonne pas un non-lieu. Pour que le dossier reste ouvert, le 26 novembre 1996, les Monneron participent même à l’émission Témoin Numéro 1… Mais leur appel au secours reste, une fois de plus, sans réponse.

Quand le juge Bandiera est nommé à Montpellier en 2002, la prescription approche… Mais en 10 ans, les techniques scientifiques ont beaucoup évolué. Et surtout, le FNAEG a été créé. Alors, le magistrat fait ré expertiser les vieux scellés, dont la veste d’Annie Monneron. L’empreinte génétique retrouvée dans une petite tâche blanche est envoyée au fichier . Et le 11 août 2003, l’ADN finit par parler ! Un nom sort : celui de David Missé Toubé, un violeur qui purge une peine à la prison de Bédenac. Pour la mère d’Annie, la perspective de connaître bientôt le meurtrier de sa fille ou la peur de vivre une énième déception est un nouveau choc : elle meurt de chagrin.

En garde-à-vue, Missé Toubé admet qu’il avait beaucoup bu ce soir-là. Il a suivi une femme dans le hall de son immeuble. Quand elle a repoussé ses avances, il la frappée. Mais il jure qu’il ne lui a donné qu’un seul coup. Cette « boucherie, ce n’est pas lui » ! Missé Toubé finit même par revenir sur ses aveux. Quant à la défense, elle tente de faire annuler les analyses réalisées en 1993, au motif que le premier expert n’était pas assermenté. Le dossier tangue… Mais la justice finit par « sauver » un scellé ! Celui de l’ADN retrouvé sur la veste d’Annie. Et c’est une infime tâche de sperme qui fait tomber David Missé Toubé.

Le 26 octobre 2006, après 13 ans d’enquête, la cour d’Assises de l’Hérault le condamne à 30 ans de réclusion, dont 20 de sûreté. 

 

Crédit photo : Jean Pimentel / FTV

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B
Il a pris 30 ans, donc il devrait n'en faire que la moitié !
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