Par Sarah
Ce soir dans Zone interdite sur M6 à 20h40 Wendy Bouchard proposera un reportage qui aura pour sujet Greffe : cet inconnu qui m'a sauvé la vie.
À chaque greffe, c'est une course contre la mort qui s'engage. Équipe médicale sur le pied de guerre, pilotes de jets privés et motards de la gendarmerie mobilisés : les moyens mis en œuvre sont considérables et l'organisation sans faille car sauver une vie n'a pas de prix. Pendant un an et demi, Zone Interdite a pu suivre les premiers pas de patients sur le chemin de leur renaissance, pour un document exceptionnel. L'occasion pour chacun de se poser, en famille, une question essentielle : et vous, qu'êtes-vous prêts à donner ?
Alexia, 25 ans, a soif de vivre, mais cette ravissante jeune femme est en sursis. Sans une double greffe simultanée du cœur et des poumons elle n'a plus que quelques semaines devant elle. Sa survie dépend d'une prouesse médicale, il y a moins de dix opérations de ce type par an en France. Pour tenter de la sauver, les médecins l'ont inscrite sur une liste prioritaire : celle des super-urgences. Comment vaincre l'angoisse lorsque la greffe se fait attendre ? Quelles sont les peurs parfois irrationnelles à l'idée de vivre avec les organes d'un autre ? Notre équipe a suivi ce qu'Alexia appelle sa « re-naissance », dans les périodes de doutes jusqu'à l'incroyable : une dizaine de jours après la greffe, son premier footing dans les couloirs de l'hôpital. Un moment vertigineux : la maladie l'empêchait de courir depuis l'âge de 5 ans. Alexia fait partie des 5 000 personnes qui ont bénéficié d'un don d'organe l'an dernier.
Mais aujourd'hui en France, 21 000 personnes sont en attente d'une greffe. La survie des uns passe souvent par la mort des autres. Même si nous sommes tous présumés donneurs, ce sont toujours les parents ou les proches qui prennent la décision ultime d'accepter, ou de refuser, que des organes soient prélevés. Dans l'urgence se pose alors pour les familles la douloureuse question du don. Dorothée a dû surmonter la pire épreuve qu'un parent puisse traverser : la perte d'un enfant. Lorsque les médecins lui annoncent que son fils Michel est en état de mort cérébrale, elle n'a que quelques heures pour se prononcer. Une décision difficile qu'elle prendra en pensant aux vies sauvées grâce aux organes de son fils. Aujourd'hui cinq personnes vivent grâce aux poumons au cœur et au foie de son fils.
En France, la pénurie de greffons est telle que les malades attendent souvent un organe pendant des années. C'est le cas de David, 40 ans, papa d'un petit garçon et commercial dans une grande concession automobile. Il attend un cœur depuis 2 ans et son état se dégrade de jour en jour. Son portable est branché 24h sur 24, et toute la famille vit dans l'angoisse de la panne de batterie. Si l'hôpital appelle, David devra répondre sur le champ et être à moins de 2 heures de Paris. En attendant la greffe, lui et les siens sont condamnés à une vie entre parenthèses.
Pour sauver toujours plus de patients et réduire les délais d'attente, la loi a évolué. Il est désormais possible de donner un foie ou un rein de son vivant à des membres de sa famille ou même à un ami. Virginie et Stéphane sont mariés depuis 23 ans et ont deux enfants. À 42 ans, Virginie est atteinte d'une polykystose, une maladie génétique qui détruit ses reins mois après mois. Son père et son grand-père en sont morts, faute de greffe. Pour sauver Virginie, son époux va lui offrir l'un de ses reins. Un acte d'amour mais aussi une décision mûrement réfléchie, et pour laquelle le couple va devoir passer devant un juge. La loi délimite strictement le don d'organe, qui doit être gratuit et librement consenti afin d´éviter tout trafic.
Les greffes sauvent, mais parfois, elles permettent aussi de réparer les accidents de la vie. Jean-Michel est un cas unique : il est le seul patient en France à attendre de nouvelles mains. Une greffe exceptionnelle pour un patient hors du commun. Jean-Michel, atteint d'une affection rarissime, a perdu ses mains et ses jambes il y a cinq ans. Depuis, il bluffe le corps médical par sa détermination, et pose sans tabou les questions qui dérangent. Aurait-il pu être greffé si des familles avaient accepté que les mains soient prélevées sur leurs défunts ? La réponse est oui. Mais il est difficile pour les proches d'accepter le don des yeux, des mains ou du visage ; des parties du corps qui touchent à l'intime… Des réticences que Jean-Michel comprend. Alors il attend. Sa greffe est une prouesse médicale mondiale pour laquelle une équipe de 50 médecins est dans les starting-blocks.
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