Par Jeremy
Deux ans après le début des massacres orchestrés par l’État birman contre sa minorité musulmane et alors que les enquêteurs de l’ONU demandent que les responsables soient traduits devant la Cour pénale internationale (CPI), Emilie Aubry présentera sur ARTE le mardi 22 octobre à partir de 22h20 une soirée spéciale qui avec deux documentaire proposera de dissèquer la “mécanique du crime” et son impact sur les luttes internes au sommet du pouvoir.
22h20 - Rohingya, la mécanique du crime
Documentaire de Gwenlaouen Le Gouil
Gwenlaouen Le Gouil montre comment, de 2012 à 2017, les militaires birmans ont orchestré l’élimination et l’exode de la minorité musulmane dans l’ouest du pays. Une enquête rigoureuse sur un crime de masse.
Massacres et viols systématiques, villages incendiés, exactions de tous ordres : les récits des survivants, qui s’entassent par centaines de milliers dans le plus grand camp du monde, au Bangladesh, ont fini, trop tard, par être entendus. Au moins dix mille Rohingya de Birmanie, probablement près du triple, dont des milliers d’enfants, ont été assassinés entre 2016 et 2017 dans la province de l’Arakan. Mais ce que l’ONU a qualifié, après coup, de possible génocide, a commencé bien plus tôt, loin des regards, et a été planifié de longue date par les militaires birmans, comme le montre cette implacable enquête de Gwenlaouen Le Gouil, auteur de nombreux films sur le sujet pour ARTE, notamment, en 2017, Rohingya, un génocide à huis clos, couronné d’un Grand prix au Figra.
23h15 - Birmanie, les coulisses d’une dictature
Documentaire de Karen Stokkendal Poulsen
Racontée de l’intérieur, la lutte inégale que se livrent depuis trente ans les chefs militaires birmans et Aung San Suu Kyi. Ce récit politique passionnant éclaire le silence de cette dernière sur la persécution des Rohingya.
Couronnée d’un prix Nobel de la paix en 1991 alors qu’elle incarnait l’opposition à la dictature militaire birmane, adulée par son peuple, Aung San Suu Kyi fut un emblème international de la non-violence et de la démocratie. Celle qui a sacrifié sa vie à son combat politique, et vécu vingt ans en résidence surveillée, dirige depuis 2016, comme conseillère spéciale de l’État, ou Première ministre de facto, un pays qui occupe une place stratégique dans l’ordre du monde. Son apparente complaisance vis-à-vis de l’armée birmane, avec qui elle continue de partager le pouvoir, en dépit des atrocités perpétrées contre les Rohingya, a anéanti son image d’égérie des droits de l’Homme. La “dame de Rangoon” s’est-elle rendue complice de crimes contre l’humanité ?
Sans pouvoir répondre directement à cette question, qui sera peut-être tranchée un jour par la justice internationale, Karen Stokkendal Poulsen ouvre une fenêtre inédite, et passionnante, sur la réalité du pouvoir au sommet de l’État birman.
L'actualité quotidienne de la télévision et de la radio depuis plus de 15 ans ! - Hébergé par Overblog