Par Sarah
Bernard de la Villardière proposera ce soir à 23h10 sur M6 de voir un numéro de son magazine "Enquête Exclusive" avec pour sujet "Liban, le pays du chaos permanent".
À la suite de la double explosion qui a frappé le port de Beyrouth, faisant au moins 113 morts et 4 000 blessés, et qui a détruit une grande partie de la ville, Enquête Exclusive a décidé de rediffuser à titre exceptionnel le documentaire que le magazine avait consacré à la crise que traverse le Liban.
Bijou de la Méditerranée, le Liban est le pays du Proche-Orient où l'on compte le plus de cultures et de populations différentes. Dix-huit communautés religieuses cohabitent tant bien que mal sur ce petit territoire fragile, marqué par une longue guerre civile (1978-1990), qui connaît aujourd'hui la pire crise économique de son histoire. Hyperinflation, effondrement de sa monnaie, licenciements massifs, déroutes bancaires, faillites en cascade, et désormais 45% des Libanais sous le seuil de pauvreté.
Le terrible drame qui, le 4 août dernier, a endeuillé Beyrouth plonge un peu plus le pays dans le chaos. Et le Liban, déjà affecté par la crise sanitaire, est dans une situation de quasi banqueroute, comparable à celle du Venezuela.
L'année dernière, nos équipes avaient enquêté sur les prémisses de ce système, vicié par le clientélisme et la corruption. Notamment dans la gestion des ordures au Liban, immense scandale national. Aucun tri sélectif n'est organisé et les immondices sont enfouies dans la Méditerranée pour gagner du terrain sur la mer. Une manne financière pour les partis politiques et un désastre écologique. Le patrimoine architectural, lui aussi, est en danger. Pour construire des forêts de gratte-ciels, les promoteurs n'hésitent pas à raser de vieilles bâtisses traditionnelles.
Autre problème : les réfugiés. En raison du conflit syrien, le Liban a dû accueillir plus d'un million de déplacés fuyant les combats. Certaines municipalités ont pris des mesures anti-Syriens, les privant de travail et les expulsant de leur logement. Les différentes communautés libanaises se replient sur elles-mêmes. Au sud, c'est le Hezbollah, le parti chiite islamiste pro iranien, qui règne en maître absolu.
Malgré toutes ces épreuves, les Libanais ont su cultiver un certain art de vivre, une gastronomie raffinée et un goût reconnu pour la fête. Pour Michel Eléftériades, le pape des nuits beyrouthines, les obus pourront toujours voler au-dessus de leurs têtes, les Libanais continueront de danser.
Mais depuis le 4 août, et la terrible explosion qui a secoué le pays et entraîné l'instauration de l'état d'urgence, le cœur des Libanais n'est plus à la fête.
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