Synonyme de mutisme et d’omerta, la thématique de l’inceste est plus que jamais d’actualité. Une enquête publiée en novembre 2020 par l’association Face à l’inceste révèle qu’un Français sur dix a été victime d’inceste… soit 6,7 millions de personnes, contre près de 2 millions en 2009. Un chiffre glaçant, qui a triplé en l’espace de 10 ans.
La parole tend néanmoins à se libérer du côté des victimes, dont les voix se lèvent, pour dénoncer ce qui est passé sous silence, souvent pendant de longues années.
C’est pourquoi, ce lundi 17 mai à partir de 13h50 sur France 2 dans "Ça Commence Aujourd'hui", Faustine Bollaert prendra le temps d’écouter et de recevoir deux victimes d’inceste, Betty et Lydia deux femmes mais aussi deux voix qui ont décidé de dénoncer ces actes graves.
BETTY, 37 ans, 5 enfants, chef de rang (en restauration)
On avait très peur de notre père. Il pouvait y avoir de grandes sanctions et des punitions à genoux toute la journée, sans le moindre droit de bouger, sur le carrelage, droite, les mains sur la tête... Juste parce qu’on n’avait pas fait notre travail, les tâches ménagères ou les corvées. On était pétrifié par cet homme-là... Ma mère, Laurence, en était complice : à eux deux, ils ont signé un pacte diabolique, dans un système « sectaire », pendant des années, notre père a abusé de nous.
LYDIA, 58 ans, en couple, 9 enfants
Durant 28 ans, j’ai été séquestrée dans un grenier, régulièrement violée et torturée par mon beau-père, dont j’ai eu 6 enfants. Ma belle-mère, qui vivait avec nous, savait tout et n’a jamais rien dit. Pire, c’est elle qui l’aidait à préparer les viols et les tortures. Plusieurs fois, j’ai pu fuguer, j’ai pu parler. Mais personne ne m’a jamais crue. On me traitait de menteuse. Pourtant, à la maison, c’était digne d’un film d’horreur. J’étais un objet sexuel, une servante, un défouloir.