Par Sarah
Suite au décès de Bernard Tapie, M6 modifie sa programmation et diffusera ce dimanche à 23h10, "Bernard Tapie le dernier aventurier", un portrait signé Emmanuelle Perez pour C Productions.
Flambeur, hâbleur, séducteur, courageux, menteur, tricheur… Bernard Tapie est sans nul doute, par son parcours, un homme au destin exceptionnel, même pour ses détracteurs. Celui d’un self-made man à qui tout réussit, même gravir les plus hautes marches de l’Etat. Une énergie qui galvanise, une puissance physique qui impressionne, un culot hors du commun et l’envie d’avoir envie comme dit la chanson de Johnny. De 1983 à 1995, Tapie est une machine à gagner que rien ne semble pouvoir arrêter. Et à l’évocation de son nom, c’est tout un pan de l’histoire de la France qui remonte à la surface. En 1985, Tapie a fait gagner le Tour de France à un Bernard Hinault convalescent, il a offert à un club de foot français, l’OM, le titre de champion d’Europe en 1993, il a mis la main sur les châteaux du dictateur déchu Bokassa, il s’est enrichi en achetant des entreprises et en les revendant, il s’est fait construire un bateau « le Phocéa » qui a pulvérisé le record de la traversée de l’Atlantique à la voile, il a gagné les élections dans une circonscription marseillaise dite « imprenable », il a été élu conseiller régional, il a fait exploser l’audimat et a mis ko Jean-Marie Le Pen.
Bernard Tapie se sera battu jusqu’au bout contre la maladie mais aussi pour défendre ses intérêts. Il y a quelques semaines, il arpentait encore les tribunaux dans l’affaire de l’arbitrage du Crédit Lyonnais pour laquelle il a été condamné en juin 2021 à cinq ans de prison avec sursis et 300 000 euros d’amende.
Tapie, « un gourou » qui prêche la réussite sociale dans son émission Ambition et qui laisse penser qu’il pourrait même avoir la stature d’un Président. Une ascension fulgurante, une success story qui fait rêver les Français. Mais tout bascule, au moment où il entre en politique. Après la gloire, Bernard
Tapie connaît la curée. En 1992, alors qu’il est nommé Ministre de la ville dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, l’attention se focalise sur lui. On lui découvre des « affaires ». Match de football acheté, mensonges et méthodes mafieuses avec détournement d’argent public. Les juges se déchaînent, les procès et les condamnations se multiplient.
Il crie au complot de l’establishment de droite comme de gauche qui veut sa peau. Mais plus personne ne l’écoute. Il finit en prison. Ruiné et humilié, on le pense à terre. Mais on se trompe. En 1998, à sa sortie de prison, Bernard Tapie entame une nouvelle carrière de comédien au cinéma, au théâtre mais aussi à la télévision. Et lorsqu’il n’est pas sur les planches ou sous le feu des projecteurs, il endosse alors un nouveau rôle, celui d’un Edmond Dantès des temps modernes, qui veut retrouver son honneur et sa splendeur perdue.
INTERVENANTS : Patrick Poivre d’Arvor, Roger Zabel, Bernard Kouchner, Bernard Hinault, Eric de Montgolfier, André Bercoff, Alain Duhamel, Michèle Cotta, Marie-France Brière, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Jean-Luc Mano, Jacques Séguéla, Charles de Courson, Laurent Carenzo (son ex-conseiller en communication).
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