Par Sarah
Alors que s'ouvre le débat sur la révision des lois de bioéthique, Elizabeth Tchoungui propose, le lundi 1er mars sur France 5 à 8h55, une émission des Maternelles consacrée aux
mères porteuses. Au programme, une « grande discussion » sur le recours à la gestation pour autrui (GPA), une pratique encore interdite en France, qui demeure pour certaines femmes la seule
possibilité d'avoir un enfant biologique.
Qui sont ces femmes prêtes à porter l'enfant d'une autre ? Quelles sont leurs motivations ? Quelles démarches faut-il accomplir pour entrer en contact avec elles ? Quelles relations particulières
se tissent entre la mère intentionnelle et la mère porteuse ? Faut-il autoriser cette pratique en France, pays attaché à la gratuité et à l'anonymat du don ?
Face à toutes ces questions, Elizabeth Tchoungui invite les téléspectateurs à participer à ce débat d'actualité qui suscite de vives réactions, même si, selon un sondage récent, 60 % des Français
seraient favorables à la GPA. Entourée d'invités, elle soulève les problèmes rencontrés par ces femmes privées d'utérus et donc dans l'impossibilité physique de développer une grossesse, alors que
leur capacité d'ovulation reste intacte. Actuellement, la seule solution pour celles-ci demeure le tourisme procréatif, avec les risques et le coût élevé qui en découlent.
Sur le plateau, Israël Nisand et Christian Flavigny développent leurs points de vue opposés sur le sujet.
Gynécologue-obstétricien au CHU de Strasbourg, le Pr Israël Nisand plaide pour un encadrement légal de la gestation pour autrui et souhaite en finir avec l'injustice qui frappe les femmes oubliées
de l'assistance médicale à la procréation. Il témoigne de la situation actuelle en France où tout est interdit, mais n'est pas non plus favorable au « tout est permis ». Il lutte pour
l'humanisation de la médecine périnatale et défend l'idée qu'il faut néanmoins « mettre des sécurités » en déterminant des conditions tant du côté des mères porteuses que des parents candidats à ce
recours.
Il est l'auteur de 9 mois et caetera, paru chez Fayard, une réflexion autour de la maternité menée avec la psychanalyste Sophie Marinopoulos.
Christian Flavigny, pédopsychiatre et psychanalyste à l'hôpital de la Salpêtrière, à Paris, défend la filiation psychologique des enfants et reste attaché au principe de l'anonymat du don de
gamètes. Pour lui, le fait qu'un utérus soit prêté à une autre installe une confusion sur la filiation maternelle, qui pourrait nuire à la construction psychologique de l'enfant. Attaché à l'idée
qu'il faut donner des garanties à l'enfant, il reste convaincu qu'éviter les dérives est extrêmement difficile. Comme la gestation pour autrui ne peut se pratiquer de manière anonyme, il est en
faveur de son interdiction en France et encourage plutôt les parents à se lancer dans une procédure d'adoption. Il est l'auteur de Et si ma femme était mon père ? — Les nouvelles familles gamètes,
paru chez LLL.
Dans un reportage, l'hapto-psychothérapeute Catherine Dolto explique qu'elle ne peut dissocier le fœtus de la mère qui le porte, les deux établissant un lien fondateur dès le début de la grossesse.
Porter un enfant pour un abandon programmé lui paraît un acte inconcevable.
Sur le plateau Sophie et Sandra qui ont subi une hystérectomie à la suite de sévères complications lors de leur accouchement. Elles racontent avec courage et force le drame qu'elles ont vécu.
Surmontant cette épreuve, elles décident de s'orienter vers la gestation pour autrui, car elles n'ont plus d'utérus mais peuvent encore faire un enfant génétiquement. Nourries d'espoir, elles se
renseignent sur des forums Internet et auprès de l'association Maia qui apporte soutien, aide et information à toute personne confrontée à l'infertilité. Toutes deux racontent leur expérience
personnelle et expliquent le parcours qu'elles ont suivi jusqu'ici pour concrétiser ou non leur projet. Aux Etats-Unis, Sandra a rencontré Dawn, maman de cinq enfants, qui a accepté de porter sa
fille Léonie. Elle explique sur le plateau et dans un reportage quel type de relation elle a entretenu avec elle, de la grossesse jusqu'à aujourd'hui, en passant par l'accouchement.
Jointe par téléphone, Pascale, enceinte de son troisième enfant, exprime sa volonté de devenir une mère porteuse si la législation l'y autorise un jour. « Je me vois être l'habitacle, le cocon pour
cet enfant tout en sachant qu'il n'est pas de moi. » Elle est prête à faire cette démarche comme un don, pour une personne de son entourage proche rencontrant des difficultés à avoir un bébé.
Crédit photo : Nathalie Guyon / FTV France 5
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