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"Rodica Negroiu, l'empoisonneuse de Maxeville" dans Faites entrer l'accusé ce soir sur France 2

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Ce dimanche à 22h50, Frédérique Lantieri présentera un nouveau numéro de Faites entrer l'accusé qui aura pour sujet ce soir "Rodica Negroiu, l'empoisonneuse de Maxeville", un documentaire de Ionut Teianu.

Rodica Negroiu. Voilà une femme qui savait ce qu’elle voulait dans la vie : Pour réussir, elle a quitté sa Roumanie natale. Elle est devenue française en se mariant. Surtout, elle n’a pas hésité à faire disparaître les hommes qui finissaient par l’encombrer. Il faut dire que cette femme ne manquait pas de charme avec ses longs cheveux blonds, son accent chantant, et un sacré bagout. Mais la justice a fini par s’étonner des crises cardiaques qui frappaient curieusement les hommes dont elle était proche…

Il venait de neiger, quand Raymond Jactel est mort, ce 14 décembre 1990. Le retraité déblayait le chemin de sa petite maison de  Vandoeuvre, dans la banlieue de Nancy. Il a fait un infarctus massif. A 82 ans, la neige et le froid ont, semble-t-il, eu raison de lui.

Mais trois jours plus tard un voisin appelle le commissariat. Il explique qu’une femme vit toujours dans la maison du vieil homme. Elle s’appelle Rodica Negroiu. D’origine roumaine, elle travaille comme aide soignante dans un hôpital psychiatrique de la région, et elle assistait Raymond Jactel dans ses tâches ménagères. Les policiers constatent  que le retraité lui a vendu sa maison en viager deux mois avant son décès. L’homme n’avait pas d’enfant, mais il s’était attaché à une ancienne pupille de l’assistance publique, dont il avait fait son héritier. C’est lui, qui logiquement aurait du hériter de ses économies : 700 000 Francs convertis en bons du trésor. Mais il ne les a pas touchés, et quand les policiers ont retrouvé leur trace, c’est Roger, le petit ami de Rodica Negroiu qui tentait d’échanger ces bons à la Banque Postale !

Les policiers s’intéressent alors plus sérieusement à Rodica Negroiu. Une voisine de Raymond Jactel leur raconte que, quelques jours avant sa mort, le retraité lui a fait des confidences : il se demandait ce que son aide soignante lui faisait avaler. Il était très fatigué et la soupçonnait de l’empoisonner… Le juge d’instruction ordonne l’exhumation du corps. Les analyses révèlent la présence de phénobarbital, un barbiturique, et des doses de digoxine, trois fois supérieures « à la normale ».  Chez un homme qui ne souffrait pas de problème cardiaque, et ne s’était jamais vu prescrire ce type de médicament, voilà qui est plus qu’étrange ! En interrogeant les pharmacies du coin, les policiers apprennent que Rodica Negroiu y a acheté du phénobarbital fin août… Et la suspicion des policiers monte encore d’un cran, quand ils découvrent que le mari de Rodica Negroiu est mort peu de temps avant, dans des conditions étranges. Il s’appelait Gérard Helluy. Il avait 65 ans quand il l’a rencontrée. Il l’a épousée deux mois plus tard. Sa famille raconte que Rodica Negroiu a abusé de la générosité de son mari pendant deux ans. Il est mort quelques semaines après qu’elle a obtenu la nationalité française, et une donation au dernier vivant… Le juge ordonne donc l’exhumation du corps de Gérard Helluy et là encore, on découvre des quantités très élevées de digoxine !

Le 9 juin 1992, Rodica Negroiu est placée en garde à vue et inculpée d’homicide volontaire. Un mois plus tard, le juge reçoit une lettre en provenance d’Israël. C’est Esther Goldstein, la sœur du premier mari de Rodica Negroiu qui lui écrit. Elle vient d’apprendre par la presse les accusations qui pèsent sur son ex-belle sœur et elle est persuadée que son frère, décédé d’une crise cardiaque, a en fait connu le même sort. Rodica Negroiu est maintenant inculpée de deux empoisonnements et un homicide volontaire. Mais coup de théâtre !  Après 10 mois d’emprisonnement, son avocat demande une contre-expertise toxicologique. Et cette fois, l’expert ne retrouve aucune trace de digoxine ou de phénobarbital sur le corps de Gérard Helluy ! L’aide soignante est remise en liberté. Un temps dont elle profite pour attaquer tous ceux qui se sont mis en travers de son chemin : policiers, témoins ou juge d’instruction…

Condamnée à 5 ans de prison avec sursis et 10 000 francs d’amende pour diffamation, Rodica Negroiu, qui devait comparaitre libre à son procès, entre finalement dans la cour d’Assises les menottes aux poings. Son procès s’ouvre le 21 juin 1999 à Nancy. Après sept ans d’instruction, la cour la condamne à 20 ans de réclusion ; Rodica est aussi déchue de sa nationalité française. C’est aujourd’hui son fils, qui a repris le combat, et qui défend l’innocence de sa mère en multipliant les demandes en révision.

 

Crédit photo : Jean Pimentel / FTV

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