Dans le cadre d'une nouvelle soirée Arts et
culture, Laurence Piquet proposera aux téléspectateurs de France 5, à l'occasion de la sortie en salles de Gainsbourg (vie héroïque), de passer le jeudi 4 février à partir de 21h50 "Un soir
avec... Gainsbourg" avec la diffusion de « L'Air du temps : Serge Gainsbourg », un documentaire de 52 minutes réalisé par Jacques Pessis.
C'est dans les faubourgs de Montmartre que Lucien Ginsburg, né en 1928, passe son enfance. Ses parents ont fui la Russie après la révolution de 1917. Pianiste de bar et dans les grands hôtels
parisiens, son père lui enseigne très tôt le piano. Il l'initie aussi à la peinture, sa passion première. Admis aux Beaux-Arts à l'âge de 18 ans, Lucien se rêve architecte. Ou pourquoi pas peintre
? Il ne sait pas encore qu'il va devenir chanteur, parolier, compositeur, acteur, réalisateur de clips publicitaires, de courts-métrages et de films tout court. Qu'il va, sous le nom de Serge
Gainsbourg, traverser les époques et métisser les genres musicaux, du jazz au reggae, du classique au rap. Et se bâtir, à coup de provocations et de tubes, une légende.
Ponctuant son récit d'extraits de chansons, Jacques Pessis convie, en noir et blanc, les images d'une jeunesse sur fond d'Occupation et celles des cabarets d'après-guerre. On y redécouvre
Gainsbourg, coincé dans un costume cintré, entonnant la complainte du Poinçonneur des Lilas, titre phare de son premier disque en 1958. Des années au goût amer, où son physique lui vaudra mille
quolibets. Avec la couleur, arrive enfin le temps de la reconnaissance, des succès et de l'aisance. En refermant les années de gêne, l'hôtel particulier qu'il s'offre à Saint-Germain-des-Prés ouvre
celles des excès et des coups d'éclat. Barbe de trois jours, mise négligée, le voilà brûlant en direct à la télévision un billet de 500 francs, ou bravant le baroud des paras que sa relecture de La
Marseillaise offense. Génie français, Gainsbourg s'en est allé, trop tôt, en 1991. Pour la chanson, et aujourd'hui par le cinéma, il est toujours là.
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