Interview de Damien Detry (RTBF)

A l’approche de l’été très sportif de la RTBF, Le Zapping du PAF vous propose une nouvelle interview d’un jeune journaliste sportif, en l’occurrence Damien Detry. L’occasion pour nous d’en savoir plus sur les coulisses de certaines émissions mais aussi évoquer les différents projets à venir, autant sportif que privé.

Bonjour Damien Detry, vous êtes journaliste sportif depuis plusieurs années à la RTBF. Comment êtes-vous arrivez au service des sports du service public?  Quel est votre rôle au sein de la rédaction ?
J’ai commencé par un stage. C’était en septembre 2000. J’avais choisi cette date en fonction des JO de Sydney pour lesquels… la rtbf n’avait finalement pas obtenu les droits. Mauvais choix donc mais malgré cela mon stage s’est bien déroulé et depuis lors j’ai continué à travailler au Service des Sports. Comme assistant tout d’abord. Comme journaliste ensuite.

Comment se passe une journée JT dont vous parlez tant sur votre blog (www.damiendetry.be) ?
On arrive à la rédaction entre 08h30 et 09h00. Et on repart à 20h00. Entre les 2 c’est la surprise. Parfois il ne se passe rien et autant dire que les journées sont longues. Parfois l’actualité est importante et on est surchargé. Bizarrement il y a rarement un juste milieu. Et le problème c’est qu’il n’y a qu’un seul journaliste sportif assigné au JT par jour. Donc si on s’ennuie on s’ennuie seul. Et si on est surchargé, on court toute la journée… et on court seul.

Vous êtes un journaliste qu’on qualifierait de multisports. Un choix de votre part ? Vous n’avez pas envie de vous fixer sur un sport et d’en assurer les directs ?
Je ne suis pas un spécialiste « foot ». A partir de là, le choix est déjà fortement restreint. Et les places solidement occupées. J’aimerais par exemple commenter le tennis mais Laurent et Benjamain (NDLR : Laurent Bruwier et Benjamin Deceuncink)  s’en occupent déjà parfaitement. Tout est une question d’opportunités.

Votre actualité est riche en ce moment avec plusieurs projets qui vous tiennent à cœur. Commençons par votre arrivée dans l’équipe de « Warm Up » depuis le début de la saison, de quel partie du magazine vous occupez-vous ? Quelles évolutions ont été apportées au programme par rapport à la saison dernière ?
Je m’occupe des résumés pour le Week-End Sportif (en alternance avec Cédric Vercruysse) et de divers sujets et reportages pour l’émission qui précède le GP. Cette année, nous avons décidé de suivre à la trace Bertrand Baguette et Jérôme d’Ambrosio, nos 2 grands espoirs pour la Formule Un. L’un roule en Formule Renault 3.5, l’autre en GP2. Nous avons aussi une petite séquence Internet où nous allons chercher les images insolites que seul le web peut nous fournir. Pour le reste la Formule ne change pas trop. Des news sur la F1, un maximum de réactions des pilotes et les coulisses du paddock grâce à Gaëtan Vigneron qui se trouve sur place.

Comment se prépare un numéro de « Warm Up » diffusé avant chaque Grand prix ?
On prépare nos sujets pendant la semaine (généralement le mercredi). Et le dimanche matin, on reçoit et on fait le montage de toutes les images et interviews envoyées par Gaëtan. Sono à 12h30. Et le magazine est sur antenne vers 13h35.

Autre projet pour vous, en août prochain, vous serez l’un des envoyés spéciaux de la RTBF au Jeux Olympiques de Pékin. Un rêve qui se réalise ? N’êtes-vous pas trop angoissé au vue de ce qui se passe ces derniers jours (incident divers avec la flamme olympique, incidents au Tibet,…) ?
Angoissé non. Curieux et intéressé oui. En soi vivre des Jeux en tant que journaliste est déjà quelque chose de spécial. Vu le contexte de ceux-ci, ce le sera juste encore un peu plus. Ce ne sera pas simple tous les jours mais j’ai hâte d’y être pour pouvoir juger de la situation sur place.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le dispositif de la RTBF ? Quelles épreuves suivrez-vous pour les téléspectateurs ?
La conférence de presse pour annoncer le dispositif précis aura lieu mardi prochain (le 20 mai). Nous serons 7 journalistes. 6 pour la télévision. Quant à moi je serai là à la fois pour la télévision mais aussi pour m’occuper de notre présence sur Internet (via le blog mais peut-être aussi via le site d’informations qui devrait être en ligne d’ici là).

Aucune crainte pour exercer votre métier de journaliste sur place ? Des consignes ont-elles été données par la direction ?
Juste la crainte que les chinois ne nous laissent pas travailler en toute liberté. Pourra t-on filmer où et quand on veut ? Aura t-on un totale liberté de navigation sur Internet ? Pourra t-on réellement diffuser l’ensemble des JO en direct ou devra t-on subir un léger différé de quelques secondes (la norme en Chine) ?
La seule consigne que nous avons reçue jusqu’ici, c’est d’être assez sensible au contexte de ces Jeux et notamment au Droit de l’Homme pour ne pas occulter ce volet dans nos commentaires et reportages.

Autre projet, qui on le sait vous tiens très fort à cœur, celui du blog des rédactions sportives de la RTBF. Après quelques semaines de mise en ligne, quel bilan tirez-vous ?
Très positif. C’est la première fois depuis longtemps que nous avons un réel projet commun radio-télé. Rien que cela, c’est déjà une très belle satisfaction. Ensuite les internautes ont réagi en nombre dès le départ… et surtout ils ont réagi de manière extrêmement positive. C’est la preuve qu’il y avait une demande. Maintenant il reste encore bien des choses à améliorer. On aimerait par exemple mettre plus de vidéos mais il y a des questions de droits à l’image qu’il faut régler. Mais avec les événements qui arrivent (Roland Garros, Euro, Tour de France, JO), je pense qu’on va développer pas mal de choses intéressantes.

N’avez-vous pas l’impression de manquer d’information en semaine ? On ressent un grand creux en semaine…
En fait le but n’est pas de faire l’information mais c’est vrai qu’il faudrait réfléchir à une façon de garder une alimentation continue, même en semaine. Ce sera déjà plus simple pendant les grands évènements à venir. C’est là qu’on va devoir trouver notre second souffle suite à la fin du championnat.

Selon nos informations, un site Internet 100% sport est en préparation. Pouvez-vous nous en dire un peu plus (mise en ligne, contenu,…) ?
Le site était prévu mi-mai, mais sa sortie est retardée pour des raisons qui m’échappent. Même si j’ai assisté à l’une ou l’autre réunion de préparation je ne suis pas du tout en charge de ce projet. Je pense néanmoins qu’il est grand temps que la rtbf se dote d’un véritable site d’informations sportives qui soit l’équivalent de ce que fait déjà sporza en Flandre.

Quelques questions plus personnelles, à côté du service public, vous avez d’autres activités dont la présentation de grands évènements en Belgique. Une envie de changer d’atmosphère ? Que retenez-vous de ces différentes expériences ?
Une envie de me diversifier un peu, de faire d’autres choses. Et puis de ne pas avoir « que » la rtbf. Je suis indépendant complémentaire et mon activité commence à prendre une certaine ampleur. Présenter la Fed Cup ou la Coupe Davis, cela me permet d’avoir une autre approche de ce type événement. Je fais aussi de la vidéo et du montage. Ce sont des expériences que je ne ferais pas si je ne travaillais qu’à la rtbf.

La question à laquelle personne n’échappe, quel est le moment de votre carrière de journaliste sportif que vous n'oublierez jamais ? Pourquoi ?
Roland Garros 2006. Parce que j’étais sur place pour préparer et présenter l’émission « Retour à Roland Garros » avec Olivier Gaspard. Du tennis, une équipe soudée et motivée, une excellente ambiance, du soleil toute la 2ème semaine, du bon travail et… Justine Henin qui gagne ! Ce jour là j’étais le premier journaliste à pouvoir faire son interview sur le Court Central. Ce sont des moments magiques qu’on n’oublie pas.

Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
Des JO réussis et pleins de nouveaux projets intéressants, que ce soit à la rtbf ou ailleurs.

Source & Crédit photo : ©RTBF (Belgique)