Philippe Bouvard rend hommage à Roger Pierre

25.01.2010

Ce lundi, de 16h à 18h, Philippe Bouvard et ses Grosses Têtes rendent hommage à Roger Pierre disparu ce samedi. Autour de lui, en plateau, Macha Méril, Jacques Mailhot, Jean-Jacques Peroni, Bernard Mabille…

Une émission qui a débuté avec un billet émouvant de Philippe Bouvard, écrit pour son ami, Roger Pierre, pilier de la première heure des Grosses Têtes. avec aussi les témoignages de Jean Amadou, Pierre Bellemare, Jacques Balutin, Micheline Dax, Jacques Pessis. Une émission hommage également illustrée de nombreux sons d’archives.

Nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir pour les auditeurs, l'émouvant billet de Philippe Bouvard :
« Du plus loin que je pense aux Grosses Têtes, Roger Pierre était à côté de nous, je crois même qu’il a figuré parmi les pères fondateurs de l’émission.

C’était un garçon exceptionnel, un gentleman du rire et il est rare qu’on accole ces deux mots dans une profession qui, sans méchanceté, fait souvent feu de tout bois. Les rares fois où j’ai entendu Roger dire du mal de quelqu’un, c’était de lui-même, car il se tournait volontiers en dérision.

C’était à la fois un grand comique, il avait fait pendant des années équipe brillante avec Jean-Marc Thibault, c’était un auteur, un auteur de sketchs, c’était un animateur de télévision, c’était un comédien et je me souviens que, alors qu’il avait déjà dépassé 80 ans il jouait encore la comédie, il était parti pour une tournée, et puis un jour, alors que nous étions éloignés depuis quelques années, il était venu aux Grosses Têtes pour parler de son livre des mémoires. Un livre qui lui ressemblait, un livre où il disait un tas de choses drôles sans aucune méchanceté.
C’était quelqu’un de tout à fait extraordinaire qui avait gardé dans un âge plus que mûr une jeunesse d’esprit mais aussi une jeunesse physique incroyable. Si je vous disais que jusqu’à son 80ème anniversaire il a arboré une chevelure d’un noir de jais qui nous rendait tous jaloux, qui commencions à tourner au poivre et sel. Et puis un matin il a débarqué à l’enregistrement des Grosses Têtes, et ses cheveux étaient devenus tout blanc dans la nuit, mais il avait gardé sa faconde, il avait gardé son envie de rire et son envie de partager ce qu’il faut bien appeler, même si ça parait déplacé un peu aujourd’hui, sa joie de vivre.

Alors je voudrais évoquer d’autres souvenirs à propos de Roger, j’avais fait sa connaissance il y a un cinquantaine d’années lorsque réalisant leur film avec Jean-Marc Thibault… ils avaient fait appel à moi pour tenir un rôle de demeuré qui passait plusieurs fois devant la caméra pour un concours de beauté très mal organisé, avec un gros numéro autour du cou, et, voyez, on l’a encore vu quand nous avons perdu Sim il y a quelques mois, chaque fois qu’un de ces amis nous quitte, nous sommes affreusement tristes et pourtant c’est à travers ce qu’il nous a laissé de plus drôle que nous avons tendance à l’évoquer. »

Crédit photo : Abacapress / RTL