Interview de Francis Zegut

Après avoir délocalisé son antenne à Lille (14 & 15 octobre 2010) et Bordeaux le 26 novembre dernier, RTL2, la station pop-rock, poursuit son Tour de France en s'arrêtant à Rennes les jeudi 3 et vendredi 4 février !

Durant ces deux journées dans la plus grande ville de la région, les auditeurs rennais ont pu assister en direct aux deux émissions phares de la station avec « Pop-Rock Station By Zegut » le jeudi de 22h à minuit au Kenland (Place des Lices) avec entre autre une interview et un live d'Aaron et avec « Le grand morning » d'Aghathe Lecaron et Christophe Nicolas le vendredi de 6h à 9h dans la brasserie "La Paix".

A cette occasion, le Zapping du PAF vous a proposé un dispositif spécial avec au programme une interview d'Agathe Lecaron, des photos et avant de retrouver des vidéos, découvrez une interview de Francis Zegut (la version vidéo arrive;) ).

Pouvez-vous nous présenter votre émission ?
Ca a lieu tous les soirs du lundi au jeudi entre 22h et minuit sur RTL2 et j’ai une phrase qui synthétise un peu tout ça c’est « La musique c’est comme la vie, ça se respire ». A l’intérieur de cette émission il y a de la vie, il y a des émotions, il y a des souvenirs, il y a des nouveautés, il y a des découvertes… Pour apprécier, il faut écouter !

Vous avez passé plus de 20 ans sur RTL avec entre autre Zikweb et cela fait maintenant près de 10 ans que vous sévissez sur RTL2,  vous prenez toujours autant de plaisir à faire de l’antenne ?
Oui ! La passion de la musique a été un peu pour moi un abri quand j’étais môme et ça ne m’a jamais quitté. Donc le moins que je puisse faire, c’est de passer le message à ceux qui écoutent pour découvrir des trucs anciens, des nouveautés. Jamais je me suis levé le matin en me disant je vais m’emmerder.

Entre vous et vos auditeurs, il y a vraiment un lien très fort, on le voit sur le net mais on se souvient aussi du mécontentement  lors de l’arrêt de Zikweb sur RTL.
Oui il y avait eu une manifestation. D’avoir un retour comme ça pour un mec qui fait de la radio, c’est la plus belle des récompenses. Les trophées, le reste, ce n’est pas grand-chose. C’est vrai que quand je croise quelqu’un, on parle toujours musique à un moment ou un autre et ça me fait plaisir de sentir que j’ai balancé un morceau, que j’ai trouvé deux ou trois mots pour en parler et que ce soit passé de l’autre côté. C’est mon bonheur, c’est le rôle de la radio.

Comment travaillez-vous sur vos playlists ?
Je n’ai pas de playlists. Il ya des nouveautés qui reviennent de temps en temps. Y a pas de playlists, Il n’y a pas de rotation. Il y a un seul truc qui revient à chaque fois, c’est le single de la semaine. On peut donc passer un morceau de 17 minutes de Pink Floyd, un morceau punk de 2 minutes, un peu de metal… C’est un mélange de tout ça. C’est fait avec les oreilles, avec le cœur et avec le passé et le présent.

RTL2 vous laisse carte blanche ?
Absolument, à 100% !

Ca va être compliqué, mais parmi votre collection, vous ne devez gardez que 3 albums… Quels sont ils ?
Un Led Zeppelin forcement. Love me do des Beatles car c’est mon premier 45 tours acheté en 1962 et là c’est très difficile pour trouver un troisième… Sigur Rós, un groupe islandais, Radiohead, Jeff Buckley… C’est tellement vaste. Y en a deux je suis sûr, quand au reste, il faudrait que la liste soit plus longue.

Que pensez vous en général de la nouvelle scène française ?
C’est un grand débat ! Je trouve que la langue française est certainement la plus riche du monde, dans son histoire, dans sa forme, dans ses ponctuations, dans ses accents… On a des jolis mots pour raconter de belles histoires mais franchement, à part 3 ou 4 exceptions dans « l’histoire du rock français », on a jamais été rock’n’roll.

Petite question d’internaute qu’on a reçu, que pensez-vous de l’annonce de la séparation de Noir Désir ?
Je trouve qu’il s’est passé beaucoup de temps entre un drame, une libération et tout le buzz qu’on a eu autour en parlant de la reformation de Noir Désir. Serge Teyssot-Gay avait fait des expériences musicales qui l’ont attiré et emmené dans un autre monde et pas forcement l’envie de revenir dans Noir Désir. Par rapport à Cantat, on n’était pas là quand ça s’est passé, c’est un truc horrible évidemment mais en même temps, quand tu as payé ta dette à la société, on devrait pouvoir recommencer quelque chose surtout qu’il y a eu ce drame mais il y en a eu d’autres dans la vie de Betrand Cantat. Mais j’aurai été curieux de voir ce que ça aurait donné. L’histoire a fait que ça se passe autrement. En tout cas pour moi, Noir Désir, j’en programme toujours dans l’émission. Avec Trust et Téléphone, ca reste l’incarnation du rock français.

Vous avez été aux commandes de Focus Rock sur M6Music Rock, la télé ne vous manque pas ?
En voyant comme elle tourne maintenant, non. Je n’ai jamais fait de la télé pour faire de la télé. J’ai été chroniqueur sur Canal+ en 1988, j’ai bossé 9 ans sur MCM, j’ai bossé sur M6 pour Focus Rock… A chaque fois, il y avait l’esprit, une forme de liberté pour faire les choses, un choix des artistes… Ca me correspondait. Max du StarSystem m’avait demandé de faire le chroniqueur dans la matinale sur M6, j’ai dit oui. Je parlais de Cure, de Ben Harper… Et un moment, il m’a dit « Il faudrait que tu parles de Barry White ». J’ai beaucoup de respect pour Barry White mais ce n’est pas moi et je suis parti.

Le rock a-t-il sa place aujourd’hui à la télévision ?
Bien sûr mais les choses sont tellement faites qu’on parle plus de budget que de diversité. On parle de la diversité mais on ne fait pas grand-chose pour elle. Par exemple, les radios, par forcement le matin ou l’après-midi, pourraient faire autre chose le soir. Il y a des libres antennes mais pas trop d’émissions musicales. Quand on regarde les émissions musicales un peu différentes, c’est d’abord que des quinquagénaires bien tapés dont je fais parti, Lenoir sur Inter, Georges Lang qui est sexagénaire. Voila, il y en a 3 ou 4 qui passent des choses différentes. La FM a créée des amuseurs comme Cauet, comme Arthur mais a pas eu la culture de faire des animateurs qui ont une culture musicale. Il y en a eu, mais la radio, c’est tellement formaté qu’ils ont été élagués en cours de route et c’est bien dommage.

Si on vous donnait carte blanche pour une émission tv, que feriez-vous ?
Je ne sais pas… J’ai ma fille qui va avoir 10 ans, je fais de la radio tous les soirs, je bricole des motos et franchement ça me suffit. Je suis heureux comme ça.

Que peut-on vous souhaiter pour 2011 ?
Faire la même chose qu’en 2010. Passer du bon temps, faire des balades en moto, m’occuper de ma fille, l’emmener au planétarium, lui faire visiter des musées, passer du temps avec mes amis. J’ai fait un bon bout de chemin maintenant, j’espère qu’il m’en reste un peu de bout.

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